Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts d’Arlon, Brigitte Moulart (1965) a une pratique artistique plurielle : photographies, gravures, dessins, peintures... Elle a publié divers livres d’artistes (Croquis au vol, Polyptyque, Hôtel, Chambre 527) et, en 2016, La chaise, un témoignage photographique et écrit.
« La Chaise est un objet artistique hybride. C’est le témoignage très émouvant d’une histoire familiale, mêlant photographies, archives et textes. C’est aussi un livre d’art. Un livre sur l’art du témoignage, peut-être ? Comment raconter sa propre histoire ? Celle de Brigitte Moulart est forte. Ses deux parents se sont suicidés à quelques mois d’intervalle, alors qu’elle était encore adolescente. Son projet initial est photographique. Formée à la photographie à l’Académie des Beaux-Arts d’Arlon, Brigitte Moulart imagine réunir, relier, une dizaine de ses images pour évoquer son histoire. Il faut dire que ses images ont la puissance du récit. Elle procède par mises en scène dans des lieux où elle retourne inlassablement : une cabane, une caravane, un bois, un étang. Dans ces décors de nature un peu sauvage ou de presque-maison, elle installe ses modèles ou elle-même. Ils posent face caméra, sans jeu, presque sans expression. Il en résulte la sensation d’un moment suspendu qui laisse au regard du spectateur le soin de démêler l’histoire. Interrogée sur ses références, Brigitte Moulart dit aimer le travail des femmes. Elle cite Diane Arbus dont elle admire l’attrait pour un étrange dont elle n’est pas issue. Elle évoque également les portraits de Rineke Dijkstra. « Je préfère aussi les modèles féminins », dit-elle. À part son frère et son fils, elle n’a jamais photographié que des femmes. Commence alors le travail sur les archives. Brigitte Moulart a retrouvé des photographies de famille, mais aussi des lettres, des cartes postales, des dessins d’enfant. La dernière étape de construction sera le texte. D’abord elle n’osait pas. « Il faut être écrivain pour écrire », dit-elle. Finalement elle s’autorise un texte épuré et spontané, qui éclaire et accompagne les images. Ses mots tissent un lien entre les objets qu’elle a déposés dans le livre. Ils offrent des légendes aux photographies. » Mathilde Alet http://www.servicedulivre.be/sll/fiches_auteurs/m/moulart-brigitte.html |
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