Née en 1984, Lucille Uhlrich est diplômée de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Lyon.
« Lucille Uhlrich est une chercheuse. Avec opiniâtreté, elle s’applique à faire surgir ce qui se trouve sous la couche superficielle de la réalité, à découvrir de nouveaux niveaux de sens. La traduction d’une idée dans un objet, de même que le passage d’un mot d’une langue à l’autre, sont toujours vecteurs de gain et de perte de sens. Mouvement à la fois déceptif et créateur, cette "translation" l’intéresse pour l’à-côté qu’elle fait naître : les restes, en quelque sorte, d’une vision purement conceptuelle de l’art. C’est cet interstice qui est suggéré, avec malice, par la ronde des dictionnaires bilingues mis dos à dos qui semblent se renvoyer les mots comme des balles de ping pong. Ses œuvres viennent souvent dessiner un espace fictif, peut-être idéal, à l’intérieur d’éléments empruntés à l’histoire de l’art et à ses récupérations contemporaines, traités comme autant de réseaux, de cartes ou de mondes potentiels. » Camille Azais Lucille Uhlrich présente Diogène, un châssis en bois autour duquel l’artiste a enroulé le tissu couvrant le sol de son atelier. Ce tissu porte, à l’encre de chine, l'empreinte des pieds de l’artiste). A l'avant l’artiste a placé une plante composée de câbles et d'une toile peinte, découpée et collée « La pièce ressemble à une plante, à une baleine ... Au sol a droite il y a un modelage d'un pot de peinture vide. Le tout forme un petit théâtre, assez enlevé, esquissé, comme en attente. Ce sont des objets de mon quotidien, ils ont une forte présence de vécu, ils sont disparates et modestes. Dans ma pratique, je vais vers la peinture en passant par l'objet dont j'aime la fragilité de corps sans attache. Je cherche une mobilité que je construis en passant du désordre à l'ordre et du sol au mur. Le mur est un espace de projection, de fixation, tandis que le sol est un espace de passage et quand les objets sont au sol ils ont une gravité naturelle, on peut avoir des gestes très enlevés pour les déplacer, comme une pensée qui essaie de se dire. Je trouve que l'irrésolution des objets posés au sol est proche de celle de l'oxymore, c'est une contradiction qu'on ne peut pas clore, qui m'évoque une bascule. » Lucille Uhlrich http://lucilleuhlrich.com/ |