Née à Paris, Gaëlle Cressent (1982), après l’obtention de son diplôme à la Haute Ecole des Arts du Rhin (Strasbourg), part vivre à Nantes où depuis 2015, elle réalise des recherches et productions autour des notions de pli et de surface. À la limite entre l’objet sculptural et l’image, elle questionne les rapports entre l’art et le quotidien.
Délaissant peu à peu les objets comme supports de réflexion, elle reste attachée aux matériaux triviaux et à des gestes artistiques simples dans sa pratique. Les Etendues « Lors de ma visite en mars 2017 en Belgique, j’ai commencé quelques petits poèmes, assez courts. J’avais envie d’expérimenter la parole poétique. Je voulais confronter mon observation de ce qui m’entourait avec une sensibilité autre qu’une analyse classique. Naturellement pour moi, c’est en marchant au hasard des rues que les mots se sont fait corps. A mon retour en France, mes lectures m’ont amenée vers l’œuvre d’Henri Michaux, né à Namur. Dans Poteaux d’angle paru en 1981, il y a cette phrase : « Si tu traces une route, attention, tu auras du mal à revenir à l’étendue. » Cette phrase courte, sorte de Haïku, d’injonction philosophique, résonne fortement avec mon rapport à l’art et me renvoyait à mon expérience de marche poétique menée quelques mois plus tôt. Ne définir aucun but, aucun chemin prédéterminé. Mais plutôt se laisser porter, se perdre dans l’étendue. Pour ce parcours d’art contemporain, l’idée de fabriquer des panneaux de signalisation ne portant aucune indication m’est venue à l’esprit. Plutôt que de définir un lieu, une direction je voulais rappeler le territoire vaste, la terre, le sol et son parcours. Je présente donc un ensemble de faux panneaux de signalisation fabriqués à partir de résine et de différents matériaux comme du gravier, des pierres, de sable… Entre sculptures et objets usuels, cette installation invite à ne plus regarder le but mais d’apprécier l’espace même dans lequel nous cheminons. » Gaëlle Cressent http://cargocollective.com/gaellecressent |