Nathalie Vanheule (1980) est une artiste contemporaine belge dont le travail multimédia recouvre à la fois les performances, les sculptures et les installations vidéo. Née à Ypres, une ville située sur la ligne de front lors des deux guerres mondiales, elle a grandi entourée de cimetières canadiens et anglais. Cette confrontation précoce avec la mort et la dévastation a joué un rôle important dans les thèmes de son travail artistique.
Dans ses œuvres récentes, l'artiste utilise des cendres, symbole de ce qui reste après 'une attaque’ ou 'un incendie’. Les cendres nous confrontent à la fois à la puissance de la destruction, mais aussi à celui de l'énergie et de la passion. Le feu détruit, dynamise et renouvelle. Les restes de cendres suggèrent la naissance d'une nouvelle vie. Comme lorsque les terres agricoles sont brûlées pour êtres fertilisées, la mort est une phase nécessaire dans le cycle de la nature. Les cendres sont un symbole présent dans de nombreuses cultures pour signifier la transformation. Ces moments de changement sont souvent accompagnés de sentiments à la fois d'angoisse et d'espoir, tant dans la société en général que dans la vie personnelle. "Tous les mots que nous ne connaîtrons jamais" évoque l’inédit, la mort, le mystère. Nathalie Vanheule nous montre la beauté et la nécessité des erreurs. L'artiste crée une prise de conscience grâce au contact physique du corps et de l’œuvre. Les couleurs laiteuses se réfèrent au film blanc apaisant qui apparaît dans notre âme quand nous approchons de la mort, mais aussi lorsque nous ressentons une renaissance. Cela suppose la perte du contrôle de la vérité. C'est toujours un mystère pour l'homme de savoir comment on peut saisir la vérité. L'effet miroir nous renvoie à l'histoire de Narcisse, il en va de même avec l'utilisation de différentes couches et de la lumière blanche. Le spectateur est invité à se tenir debout devant l’œuvre, à la regarder et à ressentir sa propre existence unique. La mort est comme une ombre qui est toujours présente. Nous connaissons l'existence. Nous ne connaissons pas l'inexistence. La vie est un cycle éternel plein de transformations. La peur de l'inconnu se résout à mesure que nous approchons de la déconstruction. En apprenant des expériences sombres, nous pouvons sentir, sans peur, l'harmonie et la clarté dans ces moments de silence intérieur. La liberté d'esprit se base sur la maîtrise de soi, l'introspection et la conscience mentale de nos pensées et de nos opportunités. Nathalie Vanheule met en lumière les mots intérieurs et les sentiments d'espoir. « Tous les mots que nous ne connaîtrons jamais ». |