Diplômée de l'ESADHaR (École Supérieure d'Art et Design Le Havre Rouen) Elisabeth Simon (1974) utilise essentiellement l'argile comme médium, en cherchant à lier la matière, le geste et l'espace, à réfléchir sur la relation entre la matière et son façonnage, sur le lien entre le matériau et ses usages.
Je travaille le contenant/contenu, le récipient, et plus particulièrement le bol et l'urne funéraire. Etonnamment le vocabulaire qui décrit les différentes parties de la poterie est très organique. On parle de lèvres, de col, de pied, de panses, etc. Il existe une analogie formelle et lexicale de la céramique, une analogie entre l'urne funéraire et un ventre pansu, un chemin entre le terrestre et le solaire, entre le passé, le présent et le futur, un tout qui se joue sur un éternel recommencement. Dans l'histoire de l'humanité, la céramique est la première transformation volontaire par l'humain d'un matériau, l'argile, pour en devenir un autre. Toutes les civilisations, des plus prestigieuses aux plus indigentes, à de rares exceptions, en ont produit à partir du Néolithique. Aujourd’hui, la céramique peut être considérée comme un matériau pauvre, une démarche humble. C'est aussi une tentative de lutte contre le consumérisme. Je travaille le rapport à la terre comme un lien avec notre passé, notre histoire, ce qui nous constitue et que nous avons certes oublié, mais qui nous appartient. Je suis convaincue que le travail de la terre et le modelage sont inscrits dans nos gestes, et que ce geste perdure tout au fond de chacun d'entre nous, inscrit profondément par -delà les millénaires. Elisabeth Simon elisabeth-simon.webnode.fr |
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